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La justice du poltergeist

Article initialement publié sur Merlanfrit.net

Un court billet qui faisait partie du calendrier de l’avent de Merlanfrit. On a tendance à moins considérer les jeux sur portables quand on pense aux GOTY, mais Ghost Trick est incontestablement l’un de mes « jeux de l’année » 2011.

Je suis mort.

Je suis mort mais c’est pas grave. Parce que je ne me souviens plus de ma vie passée. Je ne sais plus qui j’étais, les morts perdent la mémoire. Je crois juste que j’avais une veste rouge qui claque bien, et une coupe blonde hirsute. Et des lunettes noires. En tout cas c’est comme ça que je me vois. Je sais aussi qu’on m’a tué. Mais je ne sais pas qui ni pourquoi. Est-ce que je l’avais mérité ?

Il fait nuit. Mon cadavre est effondré au sol. Quand le jour se lèvera, mon esprit disparaîtra pour toujours. Dans quelques heures je n’existerai plus du tout. Je ne regrette pas la vie parce que j’ai oublié ce que c’est d’être vivant. Mais quand même… j’aimerais bien savoir, avant de partir.

Ironie du sort, j’ai hérité des pouvoirs des fantômes, les « ghost tricks » : je peux empêcher les autres de mourir, en revenant dans le temps pour changer leur destin. Mais je ne peux pas revoir ma propre mort, ni la changer.

Je peux ressusciter ce condamné à mort exécuté au fond d’une prison, je peux épargner ce ministre à l’air soucieux, je peux faire mourir ceux qui me gênent. Pendant quelques heures de nuit noire, la justice humaine n’a plus cours, c’est moi qui décide.

Pendant que chaque seconde me rapproche de la fin, j’occupe mon esprit, je me démène. De toutes mes forces de poltergeist, je secoue les rideaux, je fais tomber les livres des étagères ou sonner le téléphone, je regarde le monde depuis l’envers du décor en espérant comprendre ce qui se passe sur scène. Moi que plus personne n’entend ni ne voit, sauf les morts de passage.

Mais à force de retourner le monde dans ses moindres recoins et de ressusciter cette jolie rousse qui n’en finit pas de se faire tuer, je crois que je commence à me souvenir de ce que c’était, la vie. Je crois que c’était bien et que j’aimais ça. Je crois que je ne veux pas mourir.

Plus qu’une heure avant l’aube.

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