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Fleur Fatale

L’absurdité grandit comme une fleur fatale
Dans le terreau des sens, des cœurs et des cerveaux ;
En vain tonnent, là-bas, les prodiges nouveaux ;
Nous, nous restons croupir dans la raison natale.

Je veux marcher vers la folie et ses soleils,
Ses blancs soleils de lune au grand midi, bizarres,
Et ses échos lointains, mordus de tintamarres
Et d’aboiements et pleins de chiens vermeils.

Îles en fleurs, sur un lac de neige ; nuage
Où nichent des oiseaux sous les plumes du vent ;
Grottes de soir, avec un crapaud d’or devant,
Et qui ne bouge et mange un coin du paysage.

Becs de hérons, énormément ouverts pour rien,
Mouche, dans un rayon, qui s’agite, immobile :
L’inconscience gaie et le tic-tac débile
De la tranquille mort des fous, je l’entends bien !

Emile Verhaeren (1888)

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Voilà, à l’invitation de Monsieur Un, le poème qui me donne des frissons et comme des bouffées d’hallucinations chaque fois que je le lis. :)
J’ai l’impression d’y entendre en écho une foule de choses et d’impressions mêlées, qui correspondent la plupart du temps à mon état d’esprit. Ça ne s’explique pas. Quand j’étais chez mes parents, j’avais la deuxième strophe punaisée au-dessus de mon lit. :)
Et puis j’aime bien la poésie de Verhaeren dans son ensemble, sa volonté de parler de l’industrialisation, du prolétariat, sa fascination pour les « villes tentaculaires » et pour la science. C’est pas bucolique comme poésie. :)

Je passe le relais « poète-poète » à Miss Joëlle, si elle veut bien.

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